À travers ses analyses et études, la FUCID ouvre un espace de réflexion collective entre les militant·e·s du monde associatif, les citoyen·ne·s du Nord et du Sud et des enseignant·e·s/chercheur·se·s. En multipliant les regards et les angles d’approche sur les questions de société liées à la solidarité internationale, la FUCID propose de renforcer, au sein de l’enseignement supérieur, la valorisation d’alternatives aux systèmes de pensée dominants.

Toutes ces réflexions visent un regard critique sur le monde et notre modèle de développement afin d’entamer une transition vers une société multiculturelle (et/ou interculturelle) plus solidaire, plus juste et plus écologique. Notre ligne éditoriale a été pensée dans l’idée d’un chemin dirigé vers l’action. Dans un premier temps, il s’agit de voir et de comprendre le monde dans lequel nous évoluons et les rapports de force qui traversent de grands enjeux mondiaux (rapports Nord-Sud). De juger la pertinence de nos savoirs situés et l’intérêt de la co-construction des solutions avant le passage à l’action (échanges de savoirs). Et finalement d’agir en s’inspirant d’alternatives aux systèmes en place (utopies), dans une perspective critique des formes de militance (engagement)

Rapports Nord-Sud : l’étude et la confrontation des réalités Nord-Sud fait partie de l’ADN de la FUCID depuis sa création. Cet axe thématique a comme objectif l’analyse de grands enjeux de société sous la perspective des rapports d’oppression du Nord envers le Sud, afin de comprendre la portée systémique des actions que nous portons dans nos pays enrichis. Ces rapports d’oppression sont complexes et s’inscrivent à la suite de nombreux siècles de colonisation et d’asservissement, d’accaparement des ressources, d’ordonnance et d’influence pour faire émerger un certain modèle de société. Encore aujourd’hui, les pays dits du Nord maintiennent une domination économique, politique et culturelle sur les pays dits du Sud. Cette occidentalisation du monde est d’ailleurs indissociable du projet capitaliste, qui s’est construit à travers la colonisation, l’exploitation des humains et de la nature, les inégalités de tout ordre, et qui, à l’heure actuelle, déborde de la sphère économique pour imposer sa logique de profit et d’appropriation du monde dans l’ensemble du champ social. Edouard Glissant le disait : « l’Occident n’est pas dans l’Ouest, ce n’est pas un lieu, c’est un projet ». Étudier les questions de rapports de domination Nord-Sud, c’est donc également questionner un modèle de développement qui a largement montré ses limites, mais aussi faire preuve d’un regard intersectionnel (en abordant d’autres formes de dominations, comme celle de genre ou de classe) afin de mettre en lumière les dynamiques collectives des rapports de force. Contre la volonté du modèle capitaliste d’individualiser les grands enjeux mondiaux dans l’espoir de désamorcer les luttes, la FUCID souhaite, toujours plus, les politiser.

Échanges de savoirs : Pour construire des solutions réellement efficaces face aux grands enjeux de société, il nous faut comprendre que nos savoirs sont situés, et ouvrir la réflexion à des savoirs plus marginalisés, porteurs de solutions critiques. À travers une approche largement décoloniale, cet axe thématique a donc comme objectif d’interroger la façon dont nous validons et hiérarchisons tel ou tel type de savoir ; de mettre en avant les points de vue des penseurs et penseuses (académiques, militant·e·s ou de terrain) qui résistent à l’occidentalisation du monde ; et de montrer des exemples de croisements de savoirs porteurs d’innovations et de solutions plus efficaces aux enjeux de notre temps, sans pour autant fermer les yeux sur les limites et embuches de ces échanges. 

Utopies : Lorsqu’un regard critique est porté sur le monde et notre modèle de développement, vient la question du monde que nous désirons créer afin de parvenir à une société multiculturelle (et/ou interculturelle) plus solidaire, plus juste et plus écologique – à une échelle mondiale. Cet axe thématique a donc comme objectif de présenter des alternatives au système en place, afin de renforcer les capacités de choix et d’actions d’un lecteur ou d’une lectrice décidée à transformer les constats en nouvelles propositions. La porte d’entrée des utopies est ainsi le lieu de mise en lumière d’utopies dites « concrètes », c’est-à-dire qui sont déjà mises en place dans certaines parties du monde. Mais il s’agit également de penser les utopies radicales, qui peuvent sembler irréalistes, lointaines, mais sont nécessaires pour conquérir d’autres possibles, porter d’autres normes, d’autres valeurs, d’autres temporalités et logiques économiques qui ne peuvent exister dans un système capitalisme qui cloisonne les alternatives. Ces utopies ont ainsi la possibilité de servir d’armes de pensées subversives, non conformistes et critiques.

Engagement : La question de l’engagement est transversale aux activités menées par la FUCID puisqu’intimement liée à son identité. Comment s’organise-t-on afin de construire des alternatives aux système en place, sur quels modes de fonctionnement ? Quels sont les freins ou les incitatifs à l’engagement ? Quelles lignes de fractures traversent le monde militant ? Ce sont ces questions que nous explorerons ici, afin de mieux comprendre les formes contemporaines d’engagement, dans une perspective d’auto-critique et de questionnement de nos propres formes d’engagement. 

Dans ses communications et ses écrits, la FUCID emploie une certaine forme d’écriture inclusive. Nous avons en effet conscience que la façon dont nous écrivons nos textes influence les représentations mentales des lecteurs et lectrices (une série d’études ont été réalisées sur ce sujet. En voici une en cliquant ici, ainsi qu’un podcast de vulgarisation en cliquant ici). Afin de rendre nos articles plus égalitaires, nous suivons donc une série de règles d’écriture :

• Nous faisons notre possible pour employer des termes égalitaires non fondés sur les stéréotypes (en remplaçant, par exemple, « en bon père de famille » par « raisonnablement »).
• Nous employons la double flexion (« les étudiant et étudiantes »), les mots épicènes (« les élèves »), la reformulation (« les personnes qui étudient ») et le point médian (« les étudiant·e·s »). Ces formes d’écriture inclusive sont utilisées librement et conjointement, afin de viser un esprit égalitaire. Il est donc possible de retrouver dans les textes l’utilisation du masculin pour signifier un groupe mixte. Il est aussi possible que l’auteur ou l’autrice utilise un mot féminin pour désigner ce groupe de personnes.
• Nous employons l’accord de proximité et de sens. Cela signifie que le masculin ne l’emporte pas nécessairement sur le féminin, et que vous pourrez retrouver ces formes de conjugaison dans nos textes : « les douze étudiantes et les deux étudiants sont courageuses » (accord selon le sens : il y a plus d’étudiantes), « les étudiants et les étudiantes sont courageuses » (accord de proximité), « les étudiant·e·s sont courageux·ses » (point médian).

Nous faisons ainsi tout notre possible pour écrire selon un esprit égalitaire, et espérons que vous en trouverez la lecture agréable !