Droits humains : entre remises en question, hypocrisie et évolutions

Tour à tour décriés, bafoués, instrumentalisés, remis en cause ou attaqués, les droits humains traversent une crise pour le moins sérieuse. S'ils ont toujours eu pour ambition d’assurer à tout·e citoyen·ne une série de droits afin de leur permettre de vivre dans la dignité, l’égalité et la liberté et s'ils ont régulièrement été revendiqués par des populations opprimées pour servir leur lutte, des critiques accusent également les droits humains d'être souvent impuissants, aveugles aux inégalités, voire carrément au service d'une politique internationale hypocrite. Quelles sont les principales critiques adressées à ces droits ? Pourquoi est-il important de continuer à les défendre dans le contexte mondial actuel ? N’est-il pas nécessaire de les repenser afin de mieux correspondre à ce contexte ? Autant de questions qui seront abordées dans cette analyse rédigée par Antoine Stasse, chargé de projets à la FUCID.

Guerre au Vietnam et agent orange : la longue lutte pour la reconnaissance d’un drame écologique et social

La guerre du Viêt Nam, qui a eu lieu de 1955 à 1975, fut un conflit particulièrement dévastateur pour la population et l'environnement, notamment en raison de l'utilisation de produits chimiques à des fins de destructions massives, dont le tristement célèbre agent orange. Les conséquences sont encore bien présentes aujourd'hui, tandis que des luttes sont toujours menées par certaines de ses victimes : des batailles juridiques de type David contre Goliath, face à des géants de la pétrochimie. Afin de mieux comprendre l'impact de l'agent orange, ainsi que l'histoire des luttes pour la reconnaissance de cet écocide, Anne Xuan Nguyen, chercheuse au GRIP, et Pierre Grega, fondateur du bureau d'études DRIS, ont répondu aux questions de Maxime Giegas, chargé de projets à la FUCID.

Au-delà du droit à un environnement sain : pour un changement de paradigme ?

Le droit à un environnement sain apparaît comme une condition minimale pour que les individus et les peuples puissent mener une existence digne. Mais comment assurer un tel droit quand les modes d’organisation sociale, le fonctionnement économique, les structures de gouvernance et les relations entre les peuples et les groupes sociétaux rendent la reconnaissance d’un tel droit vouée à rester lettre morte ? Comment retrouver un rapport pacifié au monde naturel, non fondé sur l’appropriation et la destruction, un rapport que nous semblons avoir perdu d’abord en Occident, puis à l’échelle de la planète ? Les évolutions juridiques en matière de reconnaissance d’un tel droit peuvent-elles nous rassurer ? Valérie Tilman, chargée de projets à la FUCID, et Amélie Lachapelle, professeure en droit de l’environnement et en droit comparé, explorent des pistes de réponses dans cette analyse rédigées à quatre mains.

Enseignement supérieur : lieu de reproduction des dominations

S’il est de plus en plus admis aujourd’hui que les rapports de domination et d’oppression structurent la société, entre sexisme, racisme, classisme… certains lieux peuvent donner à croire qu’ils en sont exempts. Le monde de l’éducation, pendant longtemps, a bénéficié de cet a priori. Plus encore, l’enseignement est considéré comme l’une des clés principales pour résoudre le problème. Pourtant, une récente étude menée en Belgique a révélé que 56% des étudiant·e·s, doctorant·e·s et membres du personnel ont été victimes de harcèlement moral de la part d’une autre personne de leur établissement depuis leur arrivée dans l’enseignement supérieur ; 29,7% de violences sexistes et sexuelles. Des chiffres qui donnent à penser que le problème pourrait bel et bien être structurel.

Guerres de l’eau contre droits humains

L’eau potable est une ressource vitale. Pourtant, 2 milliards de personnes n'y ont pas accès de manière sécurisée et continue. Sa disponibilité tend même à se raréfier : source de croissance pour de nombreuses industries, défaillances des pouvoirs publics, pollutions, conflits frontaliers... Dans cette analyse, Valérie Tilman, chargée de projets à la FUCID, revient sur les raisons principales du déficit d'accès à l'eau potable de qualité dans le monde et la nécessité de se réapproprier ce bien vital, mais de plus en plus marchandisé.

État de guerre : feu sur les droits ?

Ukraine, Palestine : deux guerres aux portes de l’Europe, particulièrement médiatisées et choquantes, à cause de leur brutalité et du manque de respect des règles de la guerre des États engagés. Les conflits, pourtant, sont soumis à des règles internationales qui régulent la façon dont se fait la guerre, notamment pour protéger la dignité des civils qui en sont trop souvent des victimes collatérales – voire des cibles stratégiques. Face à ces crimes de guerre, les réponses de la communauté internationale sont elles aussi fréquemment inégales, posant la question de droits fondamentaux à géométrie variable, selon le pays dans lequel on vit. Dans cet article rédigé par Alix Buron, chargée de projets à la FUCID, nous vous proposons un tour d’horizon des droits de la guerre, mais aussi de leurs failles, entre dédain et hypocrisie, en nous penchant plus particulièrement sur le cas palestinien.